vendredi 21 septembre 2018

Paul Virilio (1932-2018)

PAUL VIRILIO ~ PENSER LA VITESSE
(DOCUMENTAIRE ARTE)


Tenter de penser notre monde et de le donner à comprendre à la télévision est une tâche délicate. D'abord, parce que le monde devient de plus en plus complexe. Ensuite, parce que la télévision a, globalement, démissionné sur ce terrain. Fort heureusement, quelques créneaux existent encore, du genre "Le monde vu par..." sur Arte. Ce soir, le journaliste Stéphane Paoli nous invite à mieux connaître la pensée d'un grand imprécateur contemporain : Paul Virilio.

Né en 1932 à Paris, urbaniste et philosophe, cet homme de sage apparence, auteur de nombreux essais sur la stratégie et la technologie, a de longue date placé au centre de sa réflexion la menace de "l'accident intégral". Cette hypothèse apocalyptique des temps modernes provient d'une analyse qui fait de la recherche de la vitesse le plus grand facteur de risque auquel s'expose la société moderne, pour ne pas dire l'humanité. Un rêve d'ubiquité et d'efficience qui, de la machine à vapeur au réseau mondialisé, laisserait de moins en moins de place au temps salutaire de la réflexion. 

Source / Suite  > LE MONDE | 15.01.2009

lundi 18 juin 2018

Les sujets du bac philo 2018

Les sujets L

Sujet 1: La culture nous rend-elle plus humain ? 

Sujet 2: Peut-on renoncer à la vérité ?

Sujet 3: Commentaire de texte :
Souvent nous ne savons pas ce que nous souhaitons ou ce que nous craignons. Nous pouvons caresser un souhait pendant des années entières, sans nous l’avouer, sans même en prendre clairement conscience ; c’est que l’intellect n’en doit rien savoir, c’est qu’une révélation nous semble dangereuse pour notre amour-propre, pour la bonne opinion que nous tenons à avoir de nous-mêmes ; mais quand ce souhait vient à se réaliser, notre propre joie nous apprend, non sans nous causer une certaine confusion, que nous appelions cet événement de tous nos vœux ; tel est le cas de la mort d’un proche parent dont nous héritons. - Et quant à ce que nous craignons, nous ne le savons souvent pas, parce que nous n’avons pas le courage d’en prendre clairement conscience. Souvent même nous nous trompons entièrement sur le motif véritable de notre action ou de notre abstention, jusqu’à ce qu’un hasard nous dévoile le mystère. Nous apprenons alors que nous nous étions mépris sur le motif véritable, que nous n’osions pas nous l’avouer, parce qu’il ne répondait nullement à la bonne opinion que nous avons de nous-mêmes. Ainsi, nous nous abstenons d’une certaine action, pour des raisons purement morales à notre avis ; mais après coup nous apprenons que la peur seule nous retenait, puisque, une fois tout danger disparu, nous commettons cette action.

SCHOPENHAUER, Le monde comme volonté et représentation (Die Welt als Wille und Vorstellung 1818)

Les sujets ES


Sujet 1: Toute vérité est-elle définitive ? 

Sujet 2: Peut-on être insensible à l'art ? 

Sujet 3: Commentaire de texte :
Quand nous obéissons à une personne en raison de l'autorité morale que nous lui reconnaissons, nous suivons ses avis, non parce qu'ils nous semblent sages, mais parce qu'à l'idée que nous nous faisons de cette personne, une énergie psychique d'un certain genre est immanente, qui fait plier notre volonté et l'incline dans le sens indiqué. Le respect est l'émotion que nous éprouvons quand nous sentons cette pression intérieure et toute spirituelle se produire en nous. Ce qui nous détermine alors, ce ne sont pas les avantages ou les inconvénients de l'attitude qui nous est prescrite ou recommandée ; c'est la façon dont nous nous représentons celui qui nous la recommande ou qui nous la prescrit. Voilà pourquoi le commandement affecte généralement des formes brèves, tranchantes, qui ne laissent pas de place à l'hésitation ; c'est que, dans la mesure où il est lui-même et agit par ses seules forces, il exclut toute idée de délibération et de calcul ; il tient son efficacité de l'intensité de l'état mental dans lequel il est donné. C'est cette intensité qui constitue ce qu'on appelle l'ascendant moral. Or, les manières d'agir auxquelles la société est assez fortement attachée pour les imposer à ses membres se trouvent, par cela même, marquées du signe distinctif qui provoque le respect.

DURKHEIM, Les Formes élémentaires de la vie religieuse (1912)

Les sujets S

Sujet 1: Le désir est-il la marque de notre imperfection ? 

Sujet 2: Éprouver l'injustice, est-ce nécessaire pour savoir ce qui est juste ? 

Sujet 3: Commentaire de texte :
Tous les phénomènes de la société sont des phénomènes de la nature humaine, produits par l'action des circonstances extérieures sur des masses d'êtres humains. Si donc les phénomènes de la pensée, du sentiment, de l'activité humaine, sont assujettis à des lois fixes, les phénomènes de la société doivent aussi être régis par des lois fixes, conséquences des précédentes. Nous ne pouvons espérer, il est vrai, que ces lois, lors même que nous les connaîtrions d'une manière aussi complète et avec autant de certitude que celles de l'astronomie, nous mettent jamais en état de prédire l'histoire de la société, comme celle des phénomènes célestes, pour des milliers d'années à venir. Mais la différence de certitude n'est pas dans les lois elles-mêmes, elle est dans les données auxquelles ces lois doivent être appliquées. En astronomie, les causes qui influent sur le résultat sont peu nombreuses ; elles changent peu, et toujours d'après des lois connues. Nous pouvons constater ce qu'elles sont maintenant, et par là déterminer ce qu'elles seront à une époque quelconque d'un lointain avenir. Les données, en astronomie, sont donc aussi certaines que les lois elles-mêmes. Au contraire, les circonstances qui influent sur la condition et la marche de la société sont innombrables, et changent perpétuellement ; et quoique tous ces changements aient des causes et, par conséquent des lois, la multitude des causes est telle qu'elle défie nos capacités limitées de calcul. Ajoutez que l'impossibilité d'appliquer des nombres précis à des faits de cette nature mettrait une limite infranchissable à la possibilité de les calculer à l'avance, lors même que les capacités de l'intelligence humaine seraient à la hauteur de la tâche.

MILL, Système de logique (A system of logic 1843)

Les sujets STMG

Sujet 1: L'expérience peut-elle être trompeuse ?

Sujet 2: Peut-on maîtriser le développement technique ?

Sujet 3: Commentaire de texte :
Il est vrai que, dans les démocraties, le peuple paraît faire ce qu'il veut : mais la liberté politique ne consiste point à faire ce que l'on veut. Dans un État, c'est-à-dire dans une société où il y a des lois, la liberté ne peut consister qu'à pouvoir faire ce que l'on doit vouloir, et à n'être point contraint de faire ce que l'on ne doit pas vouloir. Il faut se mettre dans l'esprit ce que c'est que l'indépendance, et ce que c'est que la liberté. La liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent : et, si un citoyen pouvait faire ce qu'elles défendent, il n'aurait plus de liberté, parce que les autres auraient ce même pouvoir.

MONTESQUIEU, De l’Esprit des lois (1748)

lundi 11 juin 2018

[Bac Philo 2018] Les conseils de philochat

 I
(J-7)

Vous n'avez pas révisé ? Vous n'avez rien compris à ce que racontait le/la prof de philo ? - Ne vous inquiétez pas : ces quelques conseils de philochat vont vous aider.

D'abord, décontractez-vous et oubliez le "name dropping" (Platon et Socrate, Montaigne et La Boétie, Descartes et Pascal, Voltaire et Rousseau, Kant et Hegel, Nietzsche et Kierkegaard, Marx et Freud...). - Apprenez qu'il faut penser par vous-même et gagner une distance critique vis-à-vis du prêt-à-penser ambiant.

Pour vous entraîner un peu, vous pourriez commencer par réfléchir sur vous-même (soyez votre propre sujet) : qu'avez-vous fait de cette année de terminale ? quels sont vos centres d'intérêt, vos passions, vos points forts ? Sous cet angle, vous pourriez également vous poser la question du temps perdu, du divertissement (Pascal), du spleen (Baudelaire). - Ensuite, pourquoi ne pas prendre une feuille de papier et noter quelques réflexions sur votre vie, vos aspirations, vos relations. Peut-être aurez-vous alors cette révélation du poète : "Je est un autre" (Rimbaud, Lettre du Voyant, 1871) ?
 

***

Pour moi, l'histoire des idées - englobant l'étude de leur relation à l'évolution des civilisations, des cultures, des sociétés - constitue l'une des disciplines les plus intéressantes de la philosophie. On ne peut pas vraiment comprendre l'impact sur l'époque moderne de la pensée de Descartes (1596-1650) - avec son fameux "je pense donc je suis" qui inaugure la "métaphysique du sujet" (Discours de la Méthode, 1637) - sans le combat pour une société éclairée, libérée de l'obscurantisme médiéval, au sein d'un mouvement culminant dans les révolutions de la fin du 18e, la déclaration des droits humains et citoyens, préfigurées par la liberté du sujet pensant et l'essor des sciences exactes, qui permettaient de leur côté des avancées technologiques fulgurantes, transformant radicalement la civilisation occidentale. - De même, il est impossible d'apprécier les particularités de la pensée hellénique en adoptant une perspective résolument rationaliste, tout en oubliant les apports de la mythologie, des épopées, de la tragédie antique, mais aussi l'organisation politique d’Athènes au 5e Siècle avant notre ère. Ou encore de rendre justice aux écrits de Marx et de Freud en partant de l'échec du communisme ou d'une psychanalyse ratée. - En somme, à travers tous ces siècles et millénaires, des pensées philosophiques très diverses sont apparues (et ont disparu ou sont restées) sous forme systématique ou aphoristique, polémique ou pacifique, conventionnelle ou protestataire, s'inspirant ou se combattant les unes les autres, suivant une ligne toute tracée ou prenant des chemins de traverse, à l'image des civilisations, cultures, sociétés qui les ont engendrées pour ensuite - bon gré mal gré - les retenir ou les rejeter

***

Pour ce qui est du traditionnel "conseil rédac" : n'oubliez pas que naguère la terminale s'appelait encore la classe de rhétorique - il convient donc de maîtriser quelques figures de style (ça ne mange pas de pain). Et puis : l'argumentation ne doit pas comporter d'erreurs logiques flagrantes ou d'avis trop personnels, ces derniers pouvant figurer en conclusion ou à la rigueur dans l'intro en partant d'une expérience personnelle en relation avec le sujet proposé, sans en oublier d'annoncer le plan de la partie principale qui - les profs vous l'ont assez rabâché ! - doit comporter trois sections distinctes, du genre thèse / antithèse / synthèse  (argumentaire / contre-argumentaire / évaluation), la "synthèse" étant en principe prolongée ou développée en conclusion. À mon avis, l'originalité du plan et l'organisation non conventionnelle des idées ne payent qu'en cas d'excellence (qui vous dispenserait alors de tout conseil).

Vale
φιλοχατ

lundi 28 mai 2018

Jacques Bouveresse, textes


I. La vérité en question -  Nietzsche contre Foucault

On a pu dire à propos de Michel Foucault que son principal mérite était de nous avoir enfin débarrassés de l’idée même de vérité. En s’appuyant sur la lecture des premiers écrits de Nietzsche, il a établi qu’elle ne reposerait que sur une distinction entre le vrai et le faux toujours à déconstruire — d’autant plus que cette opposition serait au service de l’ordre en place. La vérité serait-elle donc une variable culturelle ?
 Article complet en accès libre > Monde Diplomatique (Mars 2016)


II. L’histoire de la philosophie, l’histoire des sciences et la philosophie de l’histoire de la philosophie

1. La philosophie et son passé
2. La philosophie contemporaine et ses « trois parties principales »
3. Le modèle de Brentano et la question du progrès en philosophie
4. La philosophie entre la menace du scepticisme radical et celle de l’illusion de la connaissance
5. Le beau peut-il, en philosophie, être un substitut acceptable du vrai ?
6. L’histoire de la philosophie vue par Bertrand Russell et par Vuillemin
7. Brentano et nous : où en est la philosophie et où va-t-elle ?


Texte complet en accès libre > Collège de France

III. Dans le labyrinthe : nécessité, contingence et liberté chez Leibniz

Cours 2009 et 2010

Présentation

C’est Leibniz lui-même qui a parlé de « labyrinthes à erreurs » à propos de deux problèmes philosophiques centraux : celui du continu et celui de la liberté. Du premier, on peut dire en suivant Vuillemin que, depuis la formulation des paradoxes de Zénon, il a dominé l’histoire de la philosophie théorique ; du second, qu’à travers une autre aporie, celle de Diodore, il a dominé l’histoire de la philosophie pratique. L’objet de ce cours des années 2009 et 2010 se situe d’une certaine façon directement dans la suite de celui du cours des deux années précédentes,  consacré à une tentative de réponse à la question « Qu’est-ce qu’un système philosophique ? ». Le but est d’examiner dans le détail le genre de réponse que le système de Leibniz essaie d’apporter à l’aporie de Diodore et, plus précisément, la façon dont il s’efforce de défendre et de protéger la liberté contre la menace du nécessitarisme, en particulier du nécessitarisme spinoziste.

Cours complets en accès libre > Collège de France

IV. Qu'est-ce qu'un système philosophique ?

Cours 2007 et 2008 

« Il est amusant, observe Edgar Poe, de voir la facilité avec laquelle tout système philosophique peut être réfuté. Mais aussi n’est-il pas désespérant de constater l’impossibilité d’imaginer qu’aucun système particulier soit vrai ? » Poe ne fait évidemment qu’exprimer sur ce point une opinion très répandue. Mais il se pourrait que l’on surestime, de façon générale, considérablement la facilité avec laquelle un système philosophique peut être réfuté et même que les systèmes philosophiques soient en réalité bel et bien irréfutables, y compris lorsqu’on invoque pour essayer de réfuter certains d’entre eux les progrès de la connaissance scientifique. Ce qui signifierait que, si on ne peut malheureusement affirmer d’aucun d’entre eux qu’il est vrai, on ne peut pas davantage réussir et on n’a jamais réussi à établir de façon réellement convaincante qu’il est faux.
Jacques Bouveresse a consacré deux années de son enseignement (2007 et 2008) au Collège de France à la question : Qu’est-ce qu’un système philosophique ? Le point de départ de sa réflexion a été « le travail monumental et décisif, mais malheureusement beaucoup trop peu connu et utilisé » de Jules Vuillemin, son prédécesseur. Il y confronte ses idées à celles de philosophes français du xixe siècle comme Jouffroy et Renouvier, et à celles d’auteurs contemporains comme Gueroult, Quine, Dummett et Peacocke. Il y affronte notamment trois questions : (1) Qu’est-ce qu’un système philosophique ? (2) La philosophie possède-t-elle par essence une forme systématique ? Et, si oui, pourquoi ? (3) Pourquoi les systèmes philosophiques ne sont-ils jamais parvenus et ne parviendront-ils probablement jamais à se départager ?

Cours complets en accès libre > Collège de France 



dimanche 10 décembre 2017

Martin Heidegger : Im Denken unterwegs [vostf]


Beaucoup d'interventions de Heidegger dans ce film de Walter Rüdel et Richard Wisser (1975, Südwestfunk, Neske-Produktion). - Philochat vient de retrouver ce film avec des sous-titres français.

dimanche 18 juin 2017

Roland Barthes - Un cas de critique culturelle (1969)

La ville d'où ces lignes sont écrites est un petit centre de rassemblement pour les hippies, principalement anglais, américains et hollandais; ils y occupent à longueur de journée une place très animée de la vieille ville, mêlés (mais non mélangés) à la population locale qui, soit tolérance naturelle, soit amusement, soit habitude, soit intérêt, les accepte, les côtoie et les laisse vivre, sans les comprendre mais sans s'étonner. Cette réunion n'a certes pas la densité et la variété des grands rassemblements de San Francisco et de New York; mais comme le « hippisme » est ici sorti de son contexte, qui est celui d'une civilisation riche et morale, son sens ordinaire se fragmente; transplanté dans un pays assez pauvre, dépaysé, non par l'exotisme géographique mais par l'exotisme économique et social (infiniment plus séparateur), le hippy devient ici contradictoire (et non plus seulement contrariant), et sa contradiction nous intéresse parce qu'au niveau de la contestation, elle met en cause le rapport même du politique et du culturel. 

Cette contradiction est la suivante. Oppositionnel, le hippy prend le contre-pied des principales valeurs qui fondent l'art de vivre occidental (bourgeois, néo-bourgeois ou petit-bourgeois); il sait bien que cet art de vivre est un art de consommer et c'est la consommation des biens qu'il entend subvertir. En ce qui concerne la nourriture, le hippy détruit les contraintes de l'horaire et du menu (il mange peu, n'importe quand, n'importe où) ou celles du repas individuel (lorsque nous mangeons à plusieurs, ce n'est jamais que par addition de services individuels, comme le symbolise maintenant l'usage de ces napperons d'étoffe ou de paille qui délimitent, sous prétexte d'élégance, le champ nutritif de chaque convive; les hippies, eux, à Berkeley par exemple, pratiquent le chaudron collectif, la soupe communautaire). Pour le logement, même collectivisme (une chambre pour plusieurs), à quoi s'ajoute le nomadisme, affiché par la sacoche, la besace que les hippies laissent battre le long de leurs grandes jambes. Le vêtement (le costume, devrait-on dire) constitue, on le sait, le signe spécifique, le choix majeur du hippy; à l'égard de la norme occidentale, la subversion s'exerce dans deux directions, parfois combinées : soit dans le sens d'une fantaisie effrénée, c'est-à-dire dépassant les limites du conventionnel de façon à former un signe clair de cette transgression même (pantalons de brocart, manteaux-tentures, longues chemises de nuit blanches, pieds nus à même le sol), soit dans le sens d'un emprunt indiscret aux costumes locaux : djellabas, boubous, tuniques hindoues, cependant désintégrés par quelque détail aberrant (colliers, tours de cou en gaze multicolore, etc.). La propreté (l'hygiène), première des valeurs américaines (du moins mythiquement), est spectaculairement contrariée : crasse corporelle, capillaire, vestimentaire, étoffes qui traînent sur le sol, pieds poussiéreux, bébés blonds jouant dans le ruisseau (cependant qu'un je ne sais quoi continue à distinguer la crasse authentique, celle de la très ancienne pauvreté, qui déforme le corps, la main, de la crasse empruntée, vacancière, répandue comme une poussière, non marquée comme une empreinte). Enfin, par les cheveux longs des garçons, leur parure (colliers, bagues multiples, boucles d'oreille), les sexes se brouillent, moins dans le sens d'une inversion que dans celui d'un effacement : ce qui est cherché, par oscillation de traits ordinairement distinctifs, c'est le neutre, le défi à l'antagonisme « naturel » des sexes. 

vendredi 16 juin 2017

E.M. Cioran (1911-1995) - Documents audio/visuels


1. Des idées et des hommes : entretien avec Emil Cioran (1950) Émission diffusée sur le Programme National (ancêtre de France Culture) le 28.12.1950.

Dans le cadre de l'émission Des idées et des hommes, Jean Amrouche s'entretient avec Emil Cioran à l'occasion de la sortie de son "Précis de décomposition".

2, Entretien d'Emil Cioran avec Michael Jakob enregistré en 1989.

3. Emil Cioran, entretien avec Georges Walter (1991)  diffusé au cours de l'émission "Grand Angle", sur France Culture, le 13.04.1991.

4. Emil Michel Cioran - Documentaire  de Bernard Jourdain et Patrice Bollon,  "Un siècle d'écrivains" n°192 (14/04/1999)

5. Emil Cioran - Les Nouveaux Chemins de la connaissance Date de diffusion : 19 - 22/12/2016 
- 1/4  Penser contre soi  - Invité : Aurélien Demars, enseigne la philosophie à l'Université Jean Moulin Lyon 3 et à l'Université de Savoie
- 2/4  Sceptique de naissance - Invité : Michel Jarrety : professeur de Littérature française à la Sorbonne
- 3/4 Rire du pire - Invité : Aurélien Demars
- 4/4 Sommes-nous voués au mal ? - Invité : Nicolas Cavaillès : auteur et traducteur

jeudi 15 juin 2017

Les sujets du Bac Philo 2017

Sujets L
Suffit-il d’observer pour connaître?
Tout ce que j’ai le droit de faire est-il juste?
 Rousseau, commentaire extrait du
Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (1754) (!)

Sujets S
Défendre ses droits est-ce défendre ses intérêts?
Peut-on se libérer de sa culture?
> Michel Foucault, commentaire extrait de Dits et Écrits (1978) <



Sujets ES
La raison peut-elle rendre raison de tout?
Une œuvre d’art est-elle nécessairement belle?
> Hobbes, commentaire extrait du Léviathan (1651) <

mercredi 7 juin 2017

Jacques Bouveresse - Le besoin de croyance et le besoin de vérité (2008)


Présentation de l'éditeur (Agone 2009)
Les politiques, publicitaires, experts, journalistes, philosophes et autres nous racontent des histoires à propos desquelles il est légitime de se demander si on doit les croire. Doit-on croire que de passer de l’opposition à la majorité n’est qu’une mise à disposition des compétences ? Que la berline qui roule en silence sur une petite route d’Ecosse n’a qu’à être désirée ? Qu’il faut boire deux litres d’eau minérale par jour ? Que le marché du travail n’existe que pour permettre aux gens de se réaliser ? Que l’Amour gouverne le monde ? Qu’il y a une vie après la mort ? Que réduire l’impôt des riches va relancer la croissance ? Où est la vérité et quel poids lui reste-t-il ? Mais tenons-nous vraiment à la connaître ? Le faux et l’erreur ne seraient-ils pas plus importants pour nous que la vérité, à laquelle nous sommes censés tenir passionnément ? Nietzsche a même dit que la naissance d’une illusion a été une exigence de la vie. Cependant… les dangers de l’illusion sont bien réels. Ces questions et bien d’autres du même genre sont traitées dans ces deux films par Jacques Bouveresse.
 
Influencé à Wittgenstein, le Cercle de Vienne et la philosophie analytique, Jacques Bouveresse plaide pour une forme de rationalisme que l’on pourrait appeler « satirique ». Il a étudié aussi bien les œuvres d’écrivains comme Robert Musil et Karl Kraus que celles de la philosophie de la logique et du langage, de la philosophie mathématiques et de la philosophie des sciences. Il est aussi connu pour des ouvrages critiques sur les impostures issues d’une partie de la philosophie française des années 1970-1990 et sur celles de la presse, en particulier du journalisme philosophique à sensation.
 
Suite de l'entretien  > Les Intellectuels et les médias
Références des deux vidéos > Entretiens avec Jacques Bouveresse filmés par Gilles L'Hôte, A la source du savoir, Paris, 2008.
 
À consulter également :
- Jacques Bouveresse aux Éditions Agone