mercredi 12 août 2015

En lisant Heidegger...



Ce texte de H. - Vom Ereignis (1) - qui date essentiellement des années 1936-1938  n'est finalement que mots : il ne se rapporte plus à rien, n'a plus d'objet et ne laisse au lecteur que l'adhésion totale ou le rejet (l'incompréhension) sans possibilité de débat critique : exclusion totale de l'autre, du « tiers », de la « matière ». - Dans ce texte, on trouve d'incessantes redéfinitions des concepts (2) : le jeu philologique sur les mots – censés porter un sens « originaire » - prime sur la nécessité de forger une conceptualité claire et rigoureuse pour exprimer une pensée nouvelle, ce qui a été tenté, mais non mené à terme, dans Sein und Zeit (3), œuvre majeure que l'on sait inachevée, sans que l'on ait – à ma connaissance - vraiment approfondi la raison de cet « inachèvement ». Le bon sens voudrait que l'entreprise ne pouvait aboutir car le projet de dépassement (« déconstruction ») de la métaphysique « au fil de la question de l'Être » n'échappait pas lui-même à la métaphysique, fût-ce sous l'égide d'une ontologie « fondamentale » (4). - Ce cogitus interruptus n'est en tout cas pas dû à l'angoisse de la page blanche, à un blocage ou une panne d'inspiration quelconques, et encore moins à une interdiction officielle (5) puisque H. n'a cessé d'écrire, de publier et d'enseigner par la suite, avant, pendant et après la guerre, l'édition complète comptant aujourd'hui une centaine de volumes.


Il faut reconnaître que c'est « l'engagement » de Heidegger qui sort cette philosophie d'un cadre qu'elle n'aurait jamais dû abandonner car on peut y noter une affinité importante avec les mouvements poétiques de « l'art pour l'art », ce dont attestent ses interprétations de Hölderlin, Trakl ou Rilke, qui n'avaient rien de « poètes engagés ». - On peut dire à sa décharge que l'engagement lui est « tombé dessus », aussi et surtout parce qu'il y avait dans Sein und Zeit, et plus encore dans Was ist Metaphysik ? (6) des éléments qui permettaient de mettre ces textes au service de l'idéologie totalitaire ou en tout cas de ne pas rendre nécessaire leur bannissement, ce que même les heideggeriens les plus fervents devraient pouvoir admettre. - Il faut également reconnaître que Heidegger a été un grand professeur de philosophie : en témoigne l'attachement de ses élèves et des nombreux étudiants qui sont « entrés en philosophie » grâce à la lecture de ses textes. Sans doute la vocation de H. oscillait-elle entre celles d'un prêtre et d'un poète. Devant ce dilemme, la décision pour la philosophie n'était pas une mauvaise chose. Mais son exposition à la sphère publique dans ces années de barbarie civile ne pouvait manquer de porter un coup fatal à l'œuvre car son auteur n'était pas vraiment fait pour la résistance. - A-t-il manqué de courage ? Ne savait-il pas ce qui se passait : son talent d'interprète n'a-t-il pas suffi pour « décrypter » la situation, « découvrir » le vrai visage des bourreaux qui se cachait derrière le masque du bon bourgeois cultivé ? - Et ensuite, lorsque le monde entier « savait » : s'est-il excusé pour son rôle ? a-t-il simplement reconnu avoir participé à son niveau au système totalitaire ? - Je suppose que la motivation première de son silence, que l'on sait aujourd'hui coupable, était de sauver son œuvre. Mais comme celle-ci était déjà devenue illisible (7), la moindre des choses eût été une clarté et une honnêteté exemplaires dans ce registre si difficile - et toujours mal famé - de l'autocritique. Malheureusement, il n'y a eu que quelques bafouillages obscurs sans commune mesure avec l'accumulation de preuves contre lui, qui ont récemment atteint leur paroxysme avec la publication des Cahiers Noirs (8).


Notes


(1) M. Heidegger, Contributions à la philosophie. - Vom Ereignis (« De l'événement »), GA (Édition complète), Tome 65, Francfort 1989. - À en croire la notice de l'éditeur, il s'agit d'une suite de Sein und Zeit (réf. note 3). - Je viens de trouver un article sur la traduction des Contributions par François Fédier, grand défenseur de H., qui est absolument édifiant : http://www.slate.fr/tribune/84783/la-traduction-assassine-dheidegger. - Mais si le rédacteur dit des choses assez justes et semble bien renseigné sur l'historique du problème, il n'a pas connaissance de la version originale du livre dont l'impression de lecture, certes trop sommaire, a motivé la présente note.
(2) op.cit. par exemple p. 196 : « Sein meint hier Seiendheit und nicht wie in Sein und Zeit...» etc. - S'ajoute l’orthographie archaïsante de Sein qui s'écrit ici « Seyn ». - Et l'introduction de nouveaux néologismes tels que « Wesung », « Anwesung », ou « Wendungspunkt » pour Wendepunkt, censé annoncer un nouveau concept « décisif » : « die Kehre » (« le tournant »).
(3) M. Heidegger, « Sein und Zeit », édité par E. Husserl dans son Jahrbuch für Philosophie und phänomenologische Forschung. M. Niemeyer, Halle 1927.
(4) « Fundamentalontologie ». On serait tenté de dire : « ontologie fondamentaliste ». À mon sens, Heidegger n'a jamais eu l'intention d'abandonner « l'ordre transcendantal » de la métaphysique : la « déconstruction » n'est pas à prendre au sens de « destruction », même si l'auteur nous y invite avec son projet de « destruction de l'histoire de l'ontologie » (Sein und Zeit , op. cit., § 6).
(5) Dans l'Allemagne nazie, on appelait l'interdiction de publier « Schreibverbot », c'est-à-dire l'interdiction d'écrire. On appréciera la différence.
(6) M. Heidegger, Was ist Metaphysik ? (« Qu'est-ce que la métaphysique »). Il s'agit de la conférence inaugurale à l'Université de Freiburg (24 juillet 1929), où H. va occuper la chaire de son maître E. Husserl. - Ce court texte augmenté d'une postface en 1943 et d'une introduction en 1949 est d'une importance capitale pour comprendre le projet du philosophe développé deux ans plus tôt dans Sein und Zeit. - Sur un site consacré à Sollers, on pourra consulter la version française de Roger Munier  - Manquent l'introduction et la postface mentionnées dans la note. La traduction de Munier n'est sûrement pas parfaite - ce genre de texte étant plutôt impossible à traduire - mais elle peut donner une première idée. - Il existe également une traduction d'Henry Corbin, qui est peut-être plus aboutie.
(7) Si par endroits son langage pouvait déjà être qualifié d'hermétique, la compromission idéologique de l'auteur réduit encore la « lisibilité » de son œuvre. - Si l'on s'en donne la peine, on peut très bien suivre et comprendre cette pensée dans les premiers textes (1927-29). Mais il est surprenant de constater que l'hermétisme de l’œuvre - à l'image des Contributions à la philosophie - augmente sensiblement avec la compromission idéologique de l'auteur. 
(8) M. Heidegger, « Schwarze Hefte », 1931-41, GA, tomes 94 à 96, édit. Peter Trawny, Klostermann 2014. - Cette publication donne de nouveaux « indices concordants » pour l'adhésion de l'auteur au mouvement nazi, ce qui implique une « mise au pas » (Gleichschaltung) et donc une « adaptation » de son enseignement et de ses publications aux exigences idéologiques du mouvement. Qu'il gardait également la « ligne » dans ses notes privées qui font l'objet de cette publication – tardive : sur recommandation de l'auteur - cela ne fait qu'ajouter à l'image du « nazi convaincu » qui ne peut manquer de s'imposer désormais.


 Martin Heidegger vers 1933, photo picture-alliance / akg-images

PS. - Confirmant certains points de la présente note, l'article édifiant
de Markus Gabriel (in Die Welt, 28 mars 2015), dont est tirée la photo ci-dessus, commente la dernière livraison des Cahiers Noirs : "Anmerkungen I–V" (Schwarze Hefte 1942–1948). Edit. Peter Trawny. Klostermann, Francfort 2015. - Le constat de ce jeune professeur de philosophie est dévastateur. H., qui avait programmé ces publications après - et après seulement - la parution de l'ensemble de ses autres textes, savait-il que ses Cahiers risquaient de ruiner son œuvre ? Ou bien estimait-il que l'on serait indulgent après la lecture des quelque 90 livres publiés auparavant ? - Mais qui est donc capable - et qui a simplement le temps - de lire, d'étudier tout ça ? - En tout cas, on ne peut s'empêcher de poser cette autre question : H. espérait-il avoir raison à la fin, espérait-il en 1948 un retour - ou en 1942 encore la « victoire finale » - du « régime » ? -  Cela dit, une chose est sûre : la photo à l'insigne n'est pas un montage, mais bien un point de déshonneur. L'illustration d'une erreur monstrueuse dont l'ombre ne cessera de planer sur l’œuvre de ce philosophe réputé incontournable. - Pour terminer, face à la prolifération de néologismes et d'orthographies fantaisistes, M. Gabriel conclut que H. devait s'en douter un peu lui-même : il aurait été un mauvais poète. Ce qui, en parlant de vocation, ne fait que renforcer cet autre constat, tout aussi impitoyable : comme prêtre philosophique, il aura tout de même fait un sacré malheur !

jeudi 9 juillet 2015

Jacques Bouveresse : Les Intellectuels et les médias



 « Les Intellectuels et les médias » est la suite de « Le besoin de croyance et le besoin de vérité », entretiens avec Jacques Bouveresse filmés par Gilles L'Hôte, A la source du savoir, Paris, 2008.


Biographie 
 (Wikipédia)

Né le 20 août 1940 à Épenoy, dans le Doubs (France), dans une famille paysanne, Jacques Bouveresse fait ses études secondaires au séminaire de Besançon. Il passe deux années de préparation au baccalauréat de philosophie et de philosophie scolastique à Faverney, dans la Haute-Saône. Il suit les classes préparatoires littéraires au lycée Lakanal de Sceaux, et entre en 1961 à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, où il est un élève particulièrement brillant. En 1965, il est reçu premier à l'agrégation de philosophie.

Il devient rapidement un spécialiste du positivisme logique. Il se voit ainsi confier le chapitre correspondant dans l'Histoire de la philosophie dirigée par François Châtelet, dont il est un des plus jeunes contributeurs.

Sous la direction d'Yvon Belaval, il soutient en 1975 sa thèse de doctorat d'État sur Wittgenstein, intitulée Le Mythe de l'intériorité : Expérience, signification et langage privé chez Wittgenstein.

Dès ses premiers travaux, il construit son chemin intellectuel en marge des grandes modes philosophiques, s'inscrivant ainsi dans la lignée discrète de la philosophie des sciences de Jean Cavaillès, Georges Canguilhem ou Jean-Toussaint Desanti. En 1976, Wittgenstein était encore peu connu en France, de même que le positivisme logique. Bouveresse s'est ouvert à ces domaines grâce, en particulier, aux cours de Jules Vuillemin et de Gilles-Gaston Granger, pour lesquels il a gardé une amitié constante.

Carrière universitaire

    1961-1966 : élève de l'École normale supérieure (rue d'Ulm)
    1965 : reçu à l'agrégation de philosophie
    1966-1969 : assistant au département de Philosophie de la Sorbonne (Faculté des lettres et sciences humaines de Paris), où il enseigne la logique
    1969-1971 : maître-assistant à l'UER de Philosophie de l'université Paris I Panthéon-Sorbonne
    1971-1975 : attaché de recherche, puis chargé de recherches au CNRS
    1975 : docteur d'État en philosophie (université Paris I Panthéon-Sorbonne)
    1975-1979 : maître-assistant, puis maître de conférences à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne
    1979-1983 : professeur extraordinaire, puis ordinaire, au département de Philosophie de l'université de Genève, chargé de l'enseignement de la philosophie analytique
    1983-1995 : professeur à l'université de Paris I Panthéon-Sorbonne et professeur associé à l'université de Genève
    1992-1995 : directeur de l'Unité de recherches associée au CNRS « Histoire et philosophie des sciences » (UA 1079)
    1995 : professeur au Collège de France (chaire de philosophie du langage et de la connaissance)
    Depuis 2010 : professeur honoraire au Collège de France


Références

1) Les écrits d'Alan Sokal - dont son fameux canular de 1996 - sont sur sa page personnelle. En français, on y trouvera par exemple Les mystifications philosophiques du professeur Latoure (1997) ou la "Réponse à Jacques Derrida et Max Dorra", coécrit avec Jean Bricmont (*) et publié dans Le Monde du 12 décembre 1997. On pourra également y lire le papier sur "l'Affaire Sokal" de Jean-François Revel paru dans Le Point du 11 octobre 1997. Un grand nombre d'autres articles autour de la polémique sont disponibles en français sur le site de Patrick Peccate.
(2) Jacques Bouveresse cite une publication de Karl Kraus (1874-1936) dans sa revue Die Fackel (N° 293, 11e année, Vienne, fin décembre 1909) sur le Procès Friedjung que l'on peut consulter dans le texte. - Quant au canular de l'ingénieur Schütz suite au tremblement de terre de 1911 (l'histoire du "Grubenhund"), Karl Kraus en réfère dans un texte intitulé "Après le séisme" > "Nach dem Erdbeben" (1911).
(3) Signalons aussi cet échange entre Pierre Vidal-Naquet (1930-2006) et Bernard-Henri Lévy (Nouvel Observateur, 18/25 juin 1979) autour du Testament de Dieu de BHL remis en ligne par les amis de l'historien.
(4) L'article de Jacques Bouveresse dans le Monde Diplomatique (mai 2006) a été importé ici-même > On_en_est_la.pdf. - Citons enfin son texte intitulé « Le philosophe, les médias et les intellectuels » (revue Agone, 41 -42 | 2009)
(5) Wikipédia propose une bibliographie assez dense des écrits de Jacques Bouveresse.

(*) NB. - Je tiens à préciser, si besoin est, que je ne cautionne nullement certaines positions ultérieures prises par physicien belge Jean Bricmont, qui démontre ainsi que l'inverse est également vrai : lorsqu'un scientifique s'aventure sur le terrain de la philosophie, de l'analyse historique, sociale, politique, il n'est jamais à l'abri de la vulgarité et du ridicule...

mardi 28 avril 2015

Noam Chomsky / Michel Foucault (1971)

« Justice contre pouvoir » (1971) - Il s'agit d’une discussion, en français et en anglais, entre Michel Foucault et Noam Chomsky, enregistrée à l’Ecole supérieure de technologie d’Eindhoven (Pays-Bas), en novembre 1971, et diffusée à la télévision néerlandaise. - Retranscriptions ici et . Voici l'intégralité de cette émission, avec des sous-titres français et anglais, Michel Foucault intervenant bien sûr en français :




Rappel : Michel Foucault (cours 1976 - 1984, mp3)

samedi 25 avril 2015

Euronews : Noam Chomsky (17/4/2015)


Noam Chomsky : l’interview qui dénonce l’Occident

Il est l’un des plus grands intellectuels du monde, auteur prolifique et anarchiste autoproclamé. A 86 ans l‘âge ne semble pas le ralentir. Il combat toute une série d’injustices, avec l’Occident en général dans sa ligne de mire. [texte de l'interview] [v.o.]

vendredi 3 avril 2015

[English / Français / Deutsch] Kirby Dick & Amy Kofman : Derrida (2002)


C'est un document intéressant en version originale anglaise avec des passages en français (et des sous-titres allemands !), sorti peu avant le décès du penseur, qui montre ici son humanité et son charisme...

Également sur YouKu

Fiche technique

Réalisation Kirby Dick / Amy Ziering Kofman
Production Amy Ziering Kofman
Musique Ryuichi Sakamoto and Robert Miles
Cinematographie Kirsten Johnson
Montage Kirby Dick /Matthew Clarke
Boîte de production Jane Doe Films
Distribution Zeitgeist Films
Sortie janvier 2002 (Sundance Film Festival)
Octobre 23, 2002 (U.S.A.)
Durée 85 minutes
Langues anglais / français

mercredi 25 mars 2015

Rendez-vous chez Lacan (2011)


Un document de Gérard Miller. Sans doute l'une des meilleures réalisations de ce médiatique dont l'omniprésence fut par ailleurs un peu lassante. Certaines sources inhabituelles, quelques témoignages intéressants, d'autres plus convenus.

jeudi 5 mars 2015

Colloque Heidegger & "les juifs" (Paris, 23 janvier 2015)


 L'universel et l'annihilation. L'antisémitisme onto-historial de Heidegger, par Peter Trawny, Bibliothèque Nationale de France, Paris, 23 janvier 2015



"La politique de Heidegger" par Peter Sloterdijk
Bibliothèque nationale de France. Paris, 23 janvier 2015

Lien sur > les autres interventions

Notice d'Arte

Martin Heidegger était antisémite. C'est la thèse défendue par le professeur de philosophie Peter Trawny, responsable de la publication l'an dernier en Allemagne des notes personnelles du philosophe, réunies dans les fameux "Carnets noirs". L'ouvrage révèle un Heidegger non seulement membre du parti nazi (ce que l'on savait déjà), mais aussi antisémite (ce que ses défenseurs niaient). De quoi alimenter les débats entre ceux qui dénoncent un dangereux philosophe et ceux qui considèrent, malgré tout, qu'il nous aide à envisager le monde contemporain...

En savoir plus...

Le programme détaillé du colloque, sur le site de la bibliothèque nationale de France
Le colloque international "Heidegger et les juifs", qui se tient du 22 au 25 janvier à la bibiliothèque nationale de France et au centre culturel irlandais à Paris, "n’entend pas uniquement statuer sur Heidegger et le judaïsme, ni sur Heidegger et l’antisémitisme, ni même sur Heidegger et les juifs", préviennent les organisateurs. "Il s’agit pour nous de considérer ou de reconsidérer la figure d’un des plus importants philosophes du XXe siècle et de nous interroger : en quoi et pourquoi le judaïsme, demeure-t-il pour Heidegger de l’ordre d’une dette impensée ?"
Ce jeudi à 18h30, les philosophes Alain Finkielkraut ("Comment ne pas être heideggerien ?") et Jean-Claude Milner ("Heidegger contre la langue allemande : les enjeux du nom juif") inaugureront le cycle de conférences. Jusqu'à dimanche interviendront entre autres Peter Sloterdijk ("La politique de Heidegger"), François Fédier ("Heidegger et le monde juif"), Bernard-Henri Lévy ("Comment peut-on être heideggerien ?"), Peter Trawny, Barbara Cassin, Donatella di Cesare, Yves-Charles Zarka, Yann Moix…
- See more at: http://info.arte.tv/fr/martin-heidegger-et-les-juifs#sthash.Jq9t3LuH.dpuf
Martin Heidegger était antisémite. C'est la thèse défendue par le professeur de philosophie Peter Trawny, responsable de la publication l'an dernier en Allemagne des notes personnelles du philosophe, réunies dans les fameux "Carnets noirs". L'ouvrage révèle un Heidegger non seulement membre du parti nazi (ce que l'on savait déjà), mais aussi antisémite (ce que ses défenseurs niaient). De quoi alimenter les débats entre ceux qui dénoncent un dangereux philosophe et ceux qui considèrent, malgré tout, qu'il nous aide à envisager le monde contemporain....

Le colloque international "Heidegger et les juifs", qui se tient du 22 au 25 janvier à la bibliothèque nationale de France et au centre culturel irlandais à Paris, "n’entend pas uniquement statuer sur Heidegger et le judaïsme, ni sur Heidegger et l’antisémitisme, ni même sur Heidegger et les juifs", préviennent les organisateurs. "Il s’agit pour nous de considérer ou de reconsidérer la figure d’un des plus importants philosophes du XXe siècle et de nous interroger : en quoi et pourquoi le judaïsme, demeure-t-il pour Heidegger de l’ordre d’une dette impensée ?"

Ce jeudi à 18h30, les philosophes Alain Finkielkraut ("Comment ne pas être heideggerien ?") et Jean-Claude Milner ("Heidegger contre la langue allemande : les enjeux du nom juif") inaugureront le cycle de conférences. Jusqu'à dimanche interviendront entre autres Peter Sloterdijk ("La politique de Heidegger"), François Fédier ("Heidegger et le monde juif"), Bernard-Henri Lévy ("Comment peut-on être heideggerien ?"), Peter Trawny, Barbara Cassin, Donatella di Cesare, Yves-Charles Zarka, Yann Moix…
Martin Heidegger était antisémite. C'est la thèse défendue par le professeur de philosophie Peter Trawny, responsable de la publication l'an dernier en Allemagne des notes personnelles du philosophe, réunies dans les fameux "Carnets noirs". L'ouvrage révèle un Heidegger non seulement membre du parti nazi (ce que l'on savait déjà), mais aussi antisémite (ce que ses défenseurs niaient). De quoi alimenter les débats entre ceux qui dénoncent un dangereux philosophe et ceux qui considèrent, malgré tout, qu'il nous aide à envisager le monde contemporain...

En savoir plus...

Le programme détaillé du colloque, sur le site de la bibliothèque nationale de France
Le colloque international "Heidegger et les juifs", qui se tient du 22 au 25 janvier à la bibiliothèque nationale de France et au centre culturel irlandais à Paris, "n’entend pas uniquement statuer sur Heidegger et le judaïsme, ni sur Heidegger et l’antisémitisme, ni même sur Heidegger et les juifs", préviennent les organisateurs. "Il s’agit pour nous de considérer ou de reconsidérer la figure d’un des plus importants philosophes du XXe siècle et de nous interroger : en quoi et pourquoi le judaïsme, demeure-t-il pour Heidegger de l’ordre d’une dette impensée ?"
Ce jeudi à 18h30, les philosophes Alain Finkielkraut ("Comment ne pas être heideggerien ?") et Jean-Claude Milner ("Heidegger contre la langue allemande : les enjeux du nom juif") inaugureront le cycle de conférences. Jusqu'à dimanche interviendront entre autres Peter Sloterdijk ("La politique de Heidegger"), François Fédier ("Heidegger et le monde juif"), Bernard-Henri Lévy ("Comment peut-on être heideggerien ?"), Peter Trawny, Barbara Cassin, Donatella di Cesare, Yves-Charles Zarka, Yann Moix…
Les "Carnets noirs" et l'antisémitisme, un reportage de Moritz Wulf et David Bornstein (mars 2014)
- See more at: http://info.arte.tv/fr/martin-heidegger-et-les-juifs#sthash.Jq9t3LuH.dpuf
Martin Heidegger était antisémite. C'est la thèse défendue par le professeur de philosophie Peter Trawny, responsable de la publication l'an dernier en Allemagne des notes personnelles du philosophe, réunies dans les fameux "Carnets noirs". L'ouvrage révèle un Heidegger non seulement membre du parti nazi (ce que l'on savait déjà), mais aussi antisémite (ce que ses défenseurs niaient). De quoi alimenter les débats entre ceux qui dénoncent un dangereux philosophe et ceux qui considèrent, malgré tout, qu'il nous aide à envisager le monde contemporain...

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Le programme détaillé du colloque, sur le site de la bibliothèque nationale de France
Le colloque international "Heidegger et les juifs", qui se tient du 22 au 25 janvier à la bibiliothèque nationale de France et au centre culturel irlandais à Paris, "n’entend pas uniquement statuer sur Heidegger et le judaïsme, ni sur Heidegger et l’antisémitisme, ni même sur Heidegger et les juifs", préviennent les organisateurs. "Il s’agit pour nous de considérer ou de reconsidérer la figure d’un des plus importants philosophes du XXe siècle et de nous interroger : en quoi et pourquoi le judaïsme, demeure-t-il pour Heidegger de l’ordre d’une dette impensée ?"
Ce jeudi à 18h30, les philosophes Alain Finkielkraut ("Comment ne pas être heideggerien ?") et Jean-Claude Milner ("Heidegger contre la langue allemande : les enjeux du nom juif") inaugureront le cycle de conférences. Jusqu'à dimanche interviendront entre autres Peter Sloterdijk ("La politique de Heidegger"), François Fédier ("Heidegger et le monde juif"), Bernard-Henri Lévy ("Comment peut-on être heideggerien ?"), Peter Trawny, Barbara Cassin, Donatella di Cesare, Yves-Charles Zarka, Yann Moix…
Les "Carnets noirs" et l'antisémitisme, un reportage de Moritz Wulf et David Bornstein (mars 2014)
- See more at: http://info.arte.tv/fr/martin-heidegger-et-les-juifs#sthash.Jq9t3LuH.dpuf

samedi 3 janvier 2015

Thomas Piketty

Le capital au XXIe siècle - Réunion-débat avec Thomas Piketty (1h54)
Organisée par les Amis du Monde diplomatique de Paris
Le jeudi 13 mars 2014 à l'École Normale Supérieure - Paris

L'auteur de la vidéo (Lanval Monrouzeau) a ajouté les informations suivantes :

Chapitres de la vidéo

Introduction (0:00:00)
Plan de la présentation (0:11:02)
Le retour d'une société patrimoniale (0:15:55)
La concentration du patrimoine (0:45:46)
L'inégalité en Amérique (1:05:51)
Conclusions (1:15:21)
Première série de questions (1:18:35)
Deuxième série de questions (1:42:51)

Présentation de l'auteur

Thomas Piketty est Directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et professeur à l'École d'économie de Paris ; il a notamment publié "Les Hauts Revenus en France au XXe siècle" (Grasset, 2001), avec C. Landais et E. Saez, "Pour une révolution fiscale" (Seuil/La République des idées, 2011) et "Peut-on sauver l'Europe ?" (Les Liens qui libèrent, 2012).

Présentation du livre

Le capital au XXIe siècle
Thomas Piketty
Editeur : Seuil (30 août 2013)
Collection : Les Livres du Nouveau Monde
Broché: 970 pages
ISBN-10: 2021082288
ISBN-13: 978-2021082289

La répartition des richesses est l'une des questions les plus débattues aujourd'hui. Pour les uns, les inégalités n'en finiraient pas de se creuser dans un monde toujours plus injuste. Pour les autres, on assisterait à une réduction naturelle des écarts et toute intervention risquerait de perturber cette tendance harmonieuse. Mais que sait-on vraiment de l'évolution des inégalités sur le long terme ? En réalité, les analyses économiques supposées nous éclairer se fondent plus souvent sur des spéculations théoriques que sur des faits établis.

Fruit de quinze ans de recherches, cette étude, la plus ambitieuse jamais entreprise sur cette question, s'appuie sur des données historiques et comparatives bien plus vastes que tous les travaux antérieurs. Parcourant trois siècles et plus de vingt pays, elle renouvelle entièrement notre compréhension de la dynamique du capitalisme en situant sa contradiction fondamentale dans le rapport entre la croissance économique et le rendement du capital.

Si la diffusion des connaissances apparaît comme la force principale d'égalisation des conditions sur le long terme, à l'heure actuelle, le décrochage des plus hautes rémunérations et, plus encore, la concentration extrême des patrimoines menacent les valeurs de méritocratie et de justice sociale des sociétés démocratiques.

En tirant de l'expérience des siècles passés des leçons pour l'avenir, cet ouvrage montre que des moyens existent pour inverser cette tendance.

Extraits du livre en ligne :
http://www.seuil.com/extraits/9782021... (les 82 premières pages !)

_________________________________________________

J'ajoute en complément le lien sur cette autre conférence qui a eu lieu le 2 Avril 2014 et qui portait également sur l’ouvrage « Le Capital au XXIe siècle ».
Aux côtés de Thomas Piketty sont intervenus : Katia Béguin (EHESS), Michel Forsé (CNRS), Alessandro Stanziani (EHESS).
Organisée par les Cercles de formation de l’EHESS et animée par Sébastien Lechevalier (EHESS), le débat est disponible sur Canal-U :
Lien sur la première partieLien sur la seconde partie

mercredi 31 décembre 2014

Alain Badiou / Thomas Piketty


Précision de médiapart : 

Pour la reprise de notre émission « Contre-Courant », une rencontre exceptionnelle entre le philosophe Alain Badiou et l'économiste Thomas Piketty. Au programme bien sûr le rapport de Thomas Piketty à la pensée de Marx et à l'idée de révolution mais surtout une discussion sur les chances d’une réforme de la société qui passerait par une nouvelle répartition des revenus et non par une série de conflits violents. 

Date de mise en ligne sur DM : 14/10/2014

vendredi 19 décembre 2014

Michel Jouvet sur le sommeil et les rêves

Le neurophysiologiste Michel Jouvet est ici interviewé à Montréal par P. Maisonneuve

Articles du Prof. Jouvet en libre accès sur > le site de l'Université de Lyon1

Bibliographie sommaire de ses ouvrages plus généraux (Wikipédia)
  • Neurophysiologie des états de sommeil, Paris, CNRS,‎ 1965.
  • (it) La Natura del Sogno, Rome, Theoria,‎ 1991.
  • Le sommeil et le rêve, Paris, Odile Jacob,‎ 1992.
  • Le château des songes, Paris, Odile Jacob,‎ 1992.
  • Le Grenier des rêves, Paris, Odile Jacob,‎ 1997.
  • Où, quand, comment : Pourquoi rêvons-nous, pourquoi dormons-nous ?, Paris, Odile Jacob,‎ 2000.
  • Le voleur de songes, Paris, Odile Jacob,‎ 2004.
  • De la science et des rêves : mémoires d'un onirologue, Paris, Odile Jacob,‎ 2013.