vendredi 28 juin 2019

France-Culture: "Profession philosophe"

LIEN SUR LA SÉRIE DES 37 ÉMISSIONS :

Profession philosophe
(37 épisodes)

Les Chemins de la philosophie du vendredi vous emmènent chaque semaine à la rencontre de ceux qui ont fait de la philosophie leur métier.  

La philosophie est-elle une vocation ? Comment viennent les  idées ? Comment se fabrique un concept ? À quoi ressemble l'atelier du  philosophe ? Et quel rôle le philosophe doit-il jouer dans la cité ?

PROGRAMME


lundi 17 juin 2019

Sujets de l'épreuve de Philosophie (Bac 2019)

Bac L
- Sujet 1 : Est-il possible d’échapper au temps ?
- Sujet 2 : À quoi bon expliquer une œuvre d’art ?
- Sujet 3 : Expliquer le texte suivant :

Pour savoir ce qu’est une loi de la nature, il faut que nous ayons une connaissance de la nature, car ces lois sont exemptes d’erreur et ce sont seulement les représentations que nous en avons qui peuvent être fausses. La mesure de ces lois est en dehors de nous : notre connaissance n’y ajoute rien et ne les améliore pas. Il n’y a que la connaissance que nous en avons qui puisse s’accroître. La connaissance du droit est, par certains côtés, semblable à celle de la nature, mais, par d’autres côtés, elle ne l’est pas. Nous apprenons, en effet, à connaître les lois du droit telles qu’elles sont données. C’est plus ou moins de cette façon que le citoyen les connaît et le juriste qui étudie le droit positif1 s’en tient, lui aussi, à ce qui est donné. Toutefois la différence consiste en ceci que, dans le cas des lois du droit, intervient l’esprit de réflexion et la diversité de ces lois suffit à nous rendre attentifs à ce fait que ces lois ne sont pas absolues. Les lois du droit sont quelque chose de posé, quelque chose qui provient de l’homme. La conviction intérieure peut entrer en conflit avec ces lois ou leur donner son adhésion. L’homme ne s’en tient pas à ce qui est donné dans l’existence, mais il affirme, au contraire, avoir en lui la mesure de ce qui est juste. Il peut sans doute être soumis à la nécessité et à la domination d’une autorité extérieure, mais il ne l’est pas comme dans le cas de la nécessité naturelle, car son intériorité lui dit toujours comment les choses doivent être, et c’est en lui-même qu’il trouve la confirmation ou la désapprobation de ce qui est en vigueur. Dans la nature, la vérité la plus haute est qu’il y a une loi ; cela ne vaut pas pour les lois du droit où il ne suffit pas qu’une loi existe pour être admise. 

 HEGEL, Principes de la philosophie du droit (1820)


vendredi 7 juin 2019

Klaus Heinrich / Essai sur la difficulté de dire non

[Veuillez consulter le copyright et la note à la fin du texte]

Liminaire sur la protestation

Dire non, c’est la formule de la protestation. Dans un monde qui donne l’occasion de protester, il ne semble pas inutile d’examiner cette formule. Mais l’examen se heurte à des difficultés. Rien n’est moins exempt de contenu, rien n’est plus généraliste que le non. Le non présuppose une question et n’est soi-même que la réponse négative (« non ») à une question. Rien n’est plus inutile que le non. Quiconque recherche la connaissance devrait se dispenser du non et, pour autant qu’il ait quelque chose à dire, faire des propositions positives. Rien n’est plus dangereux que le non. Ce n’est pas seulement la formule de la protestation, c’est aussi la formule du défaitisme. Quiconque se limite à cette formule refuse tout. Il ne refuse pas seulement des ordres particuliers, il refuse l’ordre tout court. Le non est la formule de l’anarchie. – Rien n’est plus simple que de dire « non » sans arrêt. À moins qu’il n’existe un ordre qui punisse l’acte de dire non. Mais il s’agit alors d’une question sociologique, juridique, politique. Elle rend compte d’une difficulté extérieure du non. De telles difficultés extérieures existent certainement. Nous en avons personnellement vécues. Mais la philosophie, et notamment l’ontologie, doit-elle s’occuper de difficultés extérieures ? Elle traite de la connaissance de l’essence ; or notre formule évite les difficultés authentiques et n’a donc pas accès à cette sphère. C’est la formule la plus commode qui, au pire, expose son utilisateur trop imprudent à des désagréments extérieurs. Dès lors, le titre de l’essai paraît trompeur ou superficiel. Il a manqué la dimension ontologique. – Mais qu’est-ce donc que la dimension ontologique ? S’agit-il d’une sphère délimitée de l’essence ? S’agit-il de la profondeur de l’être qui rende superficielle la superficie ? S’agit-il d’une authenticité située en arrière-plan qui nous permette de faire apparaître l’inauthenticité d’une avant-scène. Ou bien l’expression « dimension ontologique » induit-elle déjà en erreur ? L’ontologiste, qui par définition parle de l’être, est-il en droit de limiter l’être ? – Mais que limite donc celui qui tient un tel discours ? Apprenons que l’être désigne l’illimité. Seul celui qui a pour objet l’illimité est à même de discerner des limites. Apprenons encore que le simple fait de parler de l’être comme d’un objet est déjà suspect. L’être n’est pas un objet, mais le tout autre d’une quelconque concrétion d’objet. Le simple acte de parler « de » l’être ou de tenir un discours « sur » l’être en fait déjà un objet. L’être se trouve occulté par ce discours de présentation. Mais que celui qui dit non se console. Si tant est que le non manque la dimension ontologique, il peut, dans la bouche de l’initié, devenir le gardien qui, sur le terrain du provisoire, du superficiel, de l’inauthentique, barre la route du sanctuaire de l’être à tout « oui » empressé. Dans son rôle de gardien, le non protège l’image divine de l’être contre la profanation. Mais en niant toute fixité comme étant provisoire, superficielle, inauthentique, il nie également le verbe figé dans la parole. Le non à la parole, qui déforme l’être par le simple acte d’en parler, mène à l’adoration muette du verbe sans aucune déformation, dont la force réside dans les racines, d’où l’être même nous parle. Toutefois, il n’est pas obligé de se servir de mots. Il peut également utiliser le bruissement du vent, le réconfort du chemin à travers champs ou le son du silence. Face à cela, celui qui dit non se voit déchu de son rôle de gardien. Qui entendait se sauver soi-même de la déchéance tombe alors dans la « soumission ». – Mais la dimension ontologique, qui s’évanouit ici dans le clair-obscur d’une pensée contemplative, a exclu notre vie faite de puissance et d’impuissance, d’actions significatives et insignifiantes. L’être de cet étant que nous sommes, auquel nous résistons et nous unissons, que nous rencontrons avec amour et haine, ou avec une indifférence aussi désemparée que destructrice : l’être de l’étant n’a pas sa place dans cette sphère, qui invite à rester sereinement sur le côté. Mais est-ce là une position ? – L’exigence de s’en tenir à la grâce de l’être fait de la question de la position une question sans merci. Or, nous ne pouvons l’éviter. Si le sérieux tant invoqué de la question ne se retrouve pas dans toute question (même s’il faut peut-être l’y chercher avec obstination parce qu’il s’y dissimule obstinément), alors il ne se trouve nulle part. Comment pouvons-nous protester contre une position qui n’en est pas une ? Comment protester sans que notre non ne se compromette dans les limitations et ne soit avalé par la dimension ontologique ? Comment pouvons-nous, en protestant, nous dérober aux conséquences destructives de la protestation ? – Dire non, c’est la formule de la protestation. Dans un monde qui donne l’occasion de protester, il ne semble pas inutile d’examiner cette formule. Mais l’examen se heurte à des difficultés. Nous supposons que ces difficultés appartiennent à l’acte même de dire non.

***

samedi 1 juin 2019

dimanche 26 mai 2019

Régis Debray et Edgar Morin à l'ESSEC (17/11/16)


Débat "Sans Tabou" entre Edgar Morin et Régis Debray sur le thème de "La Citoyenneté", animé par Jean-Michel Blanquer, Directeur Général de l'Essec à la Maison de l'Amérique Latine le 17 novembre 2016 et organisé par la chaire Edgar Morin de la complexité de l'Essec dirigée par le professeur Laurent Bibard.

samedi 25 mai 2019

René Schérer à Paris 8 (16/10/2014)


Commentaire de l'uploader :

SEMINAIRE SCHERER A PARIS 8 PHILO / ART ET VIE 2 /SUITE / LA PROMESSE DU BONHEUR.
3 / SEMINAIRE SCHERER A PARIS 8 LE 16 OCT 2017 / ART ET VIE / SUITE / LA PROMESSE DU BONHEUR.
2/ SEMINAIRE SCHERER A PARIS 8 PHILO / ART ET VIE 2 / SUITE / LA PROMESSE DU BONHEUR .
SEMINAIRE DE PHILOSOPHIE DE RENE SCHERER PROFESSEUR EMERITE A PARIS 8 VINCENNES A ST DENIS.LE 4 JUIN 2017...ART ET VIE / LA PROMESSE DU BONHEUR .. FLORENT PERRIER /CHARLES FOURIER / ORGIES.

dimanche 17 février 2019

Michel Foucault: "Les Mots et les Choses" (1973)



 Précisions de France Culture

Dans la revue L'Arc en 1966, Jean-Paul Sartre accueillait ainsi Les Mots et les Choses de Michel Foucault qui paraissait cette même année : 

"Le succès de son livre prouve assez qu'on l'attendait. Or une pensée vraiment originale n'est jamais attendue. Foucault apporte aux gens ce dont ils avaient besoin : une synthèse éclectique où Robbe-Grillet, le structuralisme, la linguistique, Lacan, 'Tel Quel' sont utilisés tour à tour pour démontrer l'impossibilité d'une réflexion historique. Derrière l'histoire, bien entendu, c'est le marxisme qui est visé. Il s'agit de constituer une idéologie nouvelle, le dernier barrage que la bourgeoisie puisse encore dresser contre Marx".

C'était Sartre en 66, mais c'est Michel Foucault lui-même que nous allons entendre à propos de son essai Les Mots et les Choses

Michel Foucault exposant pourquoi : 
l'honnête homme doit apprendre à se désenchanter lui-même. Se mettre aux ordres d'un savoir qui le déborde largement", disant en quoi selon lui "l'humanisme est la grande perversion de toutes les connaissances, de tous les savoirs et de toutes les expériences contemporaines", expliquant que "c'est bien la mort de l'homme que nous sommes en train de vivre maintenant à l'intérieur de notre savoir", et que maintenant  "le rôle de l'homme sera de savoir que l'homme est mort.
  • Par l'Office national de radiodiffusion télévision française (ORTF) 
  • Indexation web : Documentation Sonore de Radio France
  • Michel Foucault à propos de "Les Mots et les Choses"  (1ère diffusion : 01/01/1973)
  • Archive Ina-Radio France

dimanche 27 janvier 2019

Richard Monvoisin (CorteX / Université de Grenoble)



Commentaire de l'uploader

Docteur en didactique des sciences, membre fondateur de CorteX et chercheur associé au laboratoire de zététique, Richard Monvoisin enseigne depuis 2004 la pensée critique à l'Université de Grenoble. - Il nous entretient de la démarche scientifique appliquée aux phénomènes paranormaux ainsi qu'aux faits sociaux et politiques. - Ces vidéos s'inscrivent dans le projet "Lazarus" et viennent s'ajouter aux enregistrements, déjà disponibles, des propos d'Henri Broch, James Alcock, Normand Baillargeon ou Jean-Léon Beauvois, autant d'auteurs qui apportent un éclairage original et pertinent sur ces domaines qui nous passionnent (juin 2012),

lundi 24 septembre 2018

Dietmar Kamper († 2001) à Paul Virilio († 2018)

[Prière de consulter le copyright à la fin du texte]

DIETMAR KAMPER

Associations.
Sept thèses bannies sur l’art, la terreur et la civilisation.

(à Paul Virilio)



Un

Vers la fin du 12ème siècle, en l’an 1164, Rachid al-din Sinan, le redoutable vieillard de la montagne, à la tête des Assassins, révéla à son disciple favori les paroles que son propre maître, Hassan i Sabbah II, avait littéralement expulsées dans la forteresse d’Alamut : lors d’une célébration publique, le maître jeta le Coran, qu’il avait étudié des années durant, proclama la fin de la Loi et annonça le règne millénaire de la Liberté. "Rien n’est vrai, tout est permis" : ce fut là le mot d’ordre, l’entrée irrévocable dans la critique de la civilisation, la première ligne du canon d’une future profession de foi des Frères et Sœurs de l’Esprit Libre (comme dit Greil Marcus). Le blasphème est une bombe à retardement du "mal" avec l’effet immédiat d'une prise de distance et discrimination de l’ensemble du monde civilisé, faisant des Assassins, ces mangeurs de haschisch inoffensifs, des "meurtriers" à temps plein, à temps historique, à temps universel. De l’autre côté, la fin proclamée de la Loi dans les religions universelles, Islam inclus, a donné naissance à des incohérences similaires. Hassan i Sabbah II fit décapiter tous ceux qui ne voulaient ou ne pouvaient pas suivre le mot d’ordre, expédiant aussitôt les "affranchis" de la Loi dans une prison aux murs d’images de la liberté. Jamais depuis l'origine du monde, les hommes n’avaient été autant exposés à la contrainte et l'impitoyabilité d’un ciel vide.

dimanche 23 septembre 2018

Pierre Carles & Pierre Bourdieu : La Sociologie est un sport de combat (2001)


Un excellent documentaire sur Pierre Bourdieu du cinéaste non-conformiste Pierre Carles, qui sortit en 2001, peu avant le décès du penseur (1930-2002), Si ce film est librement accessible sur Internet, il n'empêche que l'on peut acquérir les DVD de Pierre Carles (de bien meilleure qualité visuelle et sonore) chez c-p productions et lui permettre ainsi de poursuivre l'aventure...