Les universaux de pensée
Conférence de Jean-Pierre Changeux
Conférence de Jean-Pierre Changeux
La pensée est liée au cerveau, une entité matérielle qui
possède une organisation complexe. Les universaux de pensée se
développent à partir de cette organisation. Elle se construit au court
de l'évolution, ou plutôt d'une synthèse d'évolutions multiples. Elle
résulte de l'évolution des espèces, de l'évolution au court du
développement embryonnaire, de la formation des connexions entres
cellules nerveuses avant et après la naissance. Des évolutions
multiples, emboîtées qui correspondent aux niveaux d'organisation de la
matière, de la molécule à la cellule nerveuse, de la cellule nerveuse au
circuit, du circuit aux assemblées de neurones.
Au
cours de l'enfance, il y a des changements de la connectivité en
fonction de la culture, de l'environnement. Durant ces évolutions
emboîtées, des universaux vont être sélectionnés, ils vont dans un
premier cas assurer la survie de l'individu, mais aussi des groupes
sociaux. Des universaux qui se retrouvent au niveau du génome, de
l'anatomie et de l'organisation du cerveau, ses dispositions
fonctionnelles, physiologique et psychologique. Il y a une universalité
du génome humain mais aussi une variabilité génétique et épigénétique
qui permet l'évolution tout en préservant l'intercompréhension entre les
individus.
La mise en ligne de cette conférence sur philochat est un nouvel appel à penser ensemble les recherches des sciences exactes (naturelles) et humaines (sociales), déjà formulé à plusieurs reprises ici : la naïveté philosophique des uns et le manque d'information des autres est bien souvent problématique lorsqu'il s'agit de parvenir à un dialogue, à une synthèse, voire une refonte des différentes disciplines qui présentent autant de perspectives, d'approches diverses sur des phénomènes pourtant semblables, et notamment sur les questions touchant à la conscience, à l'organisation de l'esprit, et aux recherches neurophysiologiques sur le cerveau. - Il est entendu que les penseurs issus des sciences humaines doivent confronter leurs modèles aux résultats scientifiques. Mais il est tout aussi nécessaire que les chercheurs revoient leur attitude consistant à balayer d'un revers de la main quelque deux ou trois millenaires de réflexions sur le sujet pour ensuite, lorsqu'ils se mettent à philosopher, ressortir des modèles poussiérieux à la limite de la pensée magique...
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La mise en ligne de cette conférence sur philochat est un nouvel appel à penser ensemble les recherches des sciences exactes (naturelles) et humaines (sociales), déjà formulé à plusieurs reprises ici : la naïveté philosophique des uns et le manque d'information des autres est bien souvent problématique lorsqu'il s'agit de parvenir à un dialogue, à une synthèse, voire une refonte des différentes disciplines qui présentent autant de perspectives, d'approches diverses sur des phénomènes pourtant semblables, et notamment sur les questions touchant à la conscience, à l'organisation de l'esprit, et aux recherches neurophysiologiques sur le cerveau. - Il est entendu que les penseurs issus des sciences humaines doivent confronter leurs modèles aux résultats scientifiques. Mais il est tout aussi nécessaire que les chercheurs revoient leur attitude consistant à balayer d'un revers de la main quelque deux ou trois millenaires de réflexions sur le sujet pour ensuite, lorsqu'ils se mettent à philosopher, ressortir des modèles poussiérieux à la limite de la pensée magique...
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